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La Chine étend son contrôle sur les lieux de culte et la liberté d’information

Alors que nous pensions que la liberté religieuse et les violations des droits de l’homme ne pouvaient pas empirer en Chine, Xi Jinping nous prouve une fois de plus que nous avons tort. Il ne suffit plus qu’un chef religieux s’abstienne d’exprimer ouvertement son désaccord avec le PCC, il sera désormais contraint de prêcher en chaire des messages de soutien au parti socialiste.

Des rapports en provenance de Chine indiquent que les autorités travaillent à l’adoption d’une série de mesures administratives encore plus strictes pour les lieux de culte afin de remplacer les « règlements pour l’établissement, l’approbation et la réglementation des lieux d’activité religieuse » de 2005.

Actuellement, tous les lieux de culte doivent être enregistrés auprès des autorités et recevoir une autorisation pour fonctionner légalement en Chine. Ce qui changera avec l’approbation de ces nouvelles mesures, c’est que chaque église, temple ou mosquée devra activement « suivre la ligne du parti » et servir de support publicitaire au PCC et à sa propagande. Plus précisément, pour qu’un lieu de culte obtienne et/ou conserve l’autorisation de fonctionner publiquement, il devra « soutenir la direction du PCC, soutenir le système socialiste, enseigner les idées de Xi Jinping sur le socialisme à caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère, respecter la Constitution, les lois, les règlements, les règles et les dispositions pertinentes émises par la direction des affaires religieuses, pratiquer les valeurs fondamentales du socialisme et adhérer à l’orientation de la sinisation de la religion ».

En outre, les prêtres, les pasteurs, les imams et les moines seront sélectionnés sur la base de leur « amour de la patrie et de leur soutien à la direction du PCC et au système socialiste ».

En ce qui concerne le Xinjiang (la région « autonome » de Chine dont le groupe ethnique le plus important est celui des Ouïghours, avec 7 % de Kazakhs ethniques, et où l’islam est la religion majoritaire), le Tibet et la Mongolie intérieure, les nouvelles mesures précisent que tous les lieux de culte dans ces régions doivent promouvoir « l’utilisation de la langue et de l’écriture nationales (chinois han), promouvoir l’unité nationale et le progrès, et guider les citoyens religieux pour renforcer la conscience nationale, la conscience civique, la conscience de l’État de droit, la distinction correcte entre les coutumes ethniques et les croyances religieuses, et ne pas utiliser la religion pour interférer avec la vie administrative, judiciaire, éducative et sociale. »

Nouvelle loi chinoise contre l’espionnage

Le 26 avril, la nouvelle loi anti-espionnage a été adoptée et entrera en vigueur le 1er juillet. Son objectif, selon le PCC, est d’introduire une « approche holistique de la sécurité nationale ». En réalité, son objectif est tout simplement de considérer comme un crime – l’espionnage – le fait pour un citoyen chinois ou un ressortissant étranger de partager des informations que le PCC pourrait considérer comme une menace pour la sécurité nationale, que ce soit avec des institutions, des organisations ou des individus extérieurs.

Très probablement à dessein, la loi ne contient pas de définition claire de ce qui constitue un « secret d’État » qui ne peut être communiqué à l’étranger. Malgré cela, il est certain que le PCC considérera que tout échange de données sur l’état des droits de l’homme ou de la liberté religieuse en Chine équivaut au partage d’informations top secrètes, ce qui le rendra punissable par la loi.

Cette nouvelle loi liera les mains des défenseurs des droits de l’homme, des avocats et des journalistes dont le travail consiste à partager ces informations avec le monde entier.